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\"Laissez le papa passer du temps seul avec ses enfants\" : Mouais... Grrr, Vraiment ?

" Laissez le papa passer du temps seul avec ses enfants" ,

ou encore

" Les enfants ont besoin de passer plus de temps seul avec leur papa" ...


C'est un conseil que je vois souvent être donné aux belles-mères.


Alors bien sûr que, sans aller plus loin, le premier réflexe que tu vas avoir en lisant cette phrase va être de dire :


”Ben oui c’est normal, c’est important pour l’enfant !”


Et pourtant, ce conseil plein de bonnes intentions, vient profondément me questionner !


Laisse-moi t’expliquer pourquoi avant de me trucider sur la place publique :


Déjà, je n’ai pas encore rencontré de belle-mère qui ne voulait pas laisser du temps seul parent / enfant...


Ça existe peut-être mais TOUTES les belles-mères qui m’ont dit avoir entendu cette phrase m’ont aussi assuré laisser des temps réguliers père/enfant !


Pourtant, on leur donne ce conseil, en thérapie, des psychologues, parfois après avoir entendu les enfants.


Alors je me questionne :


J’ai un peu l’impression qu’il y a, en toile de fond, une peur de la belle-mère possessive, qui demanderait au père d’être tout le temps là, comme une sangsue et qui ne supporterait pas que papa passe du temps avec ses enfants...

L’image inconsciente de la marâtre qui bouffe le père et le coupe de sa progéniture.


Quand bien-même ce serait le cas, si vraiment la marâtre coupe le père de ses enfants, est-ce que ce conseil va l’aider à moins le faire ?


Je suis convaincue que non... parce que celles qui ont ce problème là ont des difficultés et cette phrase va alimenter ces difficultés là...


Autre point qui me questionne :


Quand ils habitent ensemble, la belle-mère est chez elle non ?


On lui demande alors régulièrement de SE METTRE à l’écart...


”Madame, C’est important que Monsieur passe du temps avec ces enfants”


Oui mais ça veut dire quoi finalement ? Elles ne savent pas.


Derrière tout un imaginaire s’ouvre à elles ! :


"Je dois partir de chez moi ? M’isoler ? Les laisser partir en vacances seuls... Elle est où ma place ?"


Questionnement qui va alors s’agrémenter d’une culpabilité d’exister.


Et puis ce conseil repose sur :


La belle-mère,

qui se retrouve avoir le poids de la relation père/enfant(s).


Monsieur n’est-t-il pas assez grand pour passer du temps seul avec les enfants ? Sans que ce soit Madame qui y pense et qui doive se mettre à l’écart ?


Autre point :


Est-ce que l’on demande ça aux mères dans une famille nucléaire ?


Autre point :


Est-ce que des beaux-pères ont entendu ces conseils ?

(je suis curieuse, je n’affirme pas que non, je me demande... !)


Des belles-mères qui entendent ça lorsqu’elles consultent des thérapeutes, j’en entends vraiment tout le temps !

Tellement tout le temps que j’écris ces mots !


Ce que je vois alors c’est :


Des belles-mères qui ne savent plus où se mettre, qui culpabilisent d’être là, d’exister, qui ne savent plus quand elles doivent être là ou pas...


Des belles-mères qui se demandent si elles ne devraient pas habiter ailleurs, si elles ont leur place, si elles ne font pas du mal aux enfants par leur simple présence !


C’est violent, et elles se taisent : parce qu’elles ont honte !

honte d’exister, d’être là, d’avoir du temps avec Monsieur, d’aimer.


Alors elle s’écarte, prennent de la distance, laisse Monsieur avec les enfants autant que faire se peut ET....


roulement de tambour....


elles se font ensuite reprocher de ne pas être là et de se mettre à l’écart.


Cette phrase qui peut sembler anodine, prononcée par de nombreux thérapeutes, donnée dans les conseils sur des blogs et articles, avec les plus belles intentions du monde crée souvent ça chez la belle-mère :


Une honte,

de la gêne,

une culpabilité d’exister,

un sentiment d’avoir pris trop de place,

elles se sentent comme des petites filles à qui on demande de se mettre à l’écart car elles prennent trop de place...


Elles alternent alors entre :


Se sentir vraiment nulle et mal ET de la colère, de la frustration et un rejet de cette famille recomposée.


Ce conseil donc plein de bonnes intentions finit par alimenter LA difficulté, LA problématique qui en est souvent à l'origine !


Je continue mon explication ... :


Et les enfants alors ?


Parce que ça n’est pas parce que je parle de la belle-mère que je les oublie !


Ce conseil peut venir du fait que les enfants le demandent :


”Je veux passer plus de temps seul avec papa”.


C’est beau et c’est tellement super qu’ils s’autorisent à le dire !


Mais ensuite, qu’est-ce que nous allons en faire, nous, adulte ?


Le dire comme ça à la belle-mère et/ou devant les enfants, valider ça, c’est clairement alimenter la problématique de TOUTE la famille recomposée :


Monsieur qui va se dire que Madame prend trop de place... cela va alimenter sa culpabilité....


Madame qui va se sentir très mal.


Et les enfants qui finalement pour moi n’ont PAS été entendus dans leurs véritables besoins et dans ce qu’il se passe profondément pour eux lorsqu’ils disent ça !


Passer du temps SEUL avec papa est une stratégie ! Pas un besoin...


Un besoin est universel, il n’est pas rattaché à une personne, à un lieu...

la stratégie, elle , permet de prendre soin de nos besoins !


Passer du temps seul avec papa, permet de prendre soin de certains besoins chez eux OUI.


Et pour moi, ce sont les besoins qu’il y a à entendre.


Est-ce qu’ils sont en conflit de loyauté, qu’ils ont l’impression de trahir leur maman en étant avec belle-maman ?

Ils ont besoin de se sentir sécurisés, sereins, légers, confiants ?


Est-ce qu'ils ont des difficultés à accepter la belle-mère ?

Ils ont besoin de sens ? de faire le deuil du couple de leurs parents ? d’acceptation... ?


Est-ce qu’ils se sentent rejetés par elle ? Qu’ils en ont peur ?


Est-ce que la belle-mère déclenche chez eux des peurs : de perdre leur place, d’être rejetés par papa, de ne pas être aimés ou moins aimés... etc ?


Ils ont besoin de sécurité, de confiance, d’estime d’eux-mêmes, d’appartenance, de douceur, d’amour........ etc ?


Est-ce que cette dynamique familiale avec un beau-parent leur donne l’impression de perdre leur identité familiale première et ils ont des difficultés à faire leur deuil ? Exclure la belle-mère leur permet de rester dans un espace de déni plus confortable pour eux ?

Est-ce que quand la belle-mère est là, ils n’arrivent pas à être sereins ? qu’ils ne se sentent pas à l’aise à être en lien avec papa ?


Il y a tellement de choses qui se cachent derrière ça... et pour moi c’est tout ça qui est à entendre.

(Donc si vous me suivez, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'ils passent du temps seul avec papa...)


Si on lui dit : pour te sentir sécurisé, pour faire le deuil... OUI, mettons la belle-mère à l’écart... excusez-moi mais pour moi nous ne sommes pas en train d'entendre ce qu'il y a derrière la demande de l'enfant.


En se concentrant exclusivement sur la relation parent-enfant biologique, on risque d'ignorer d'autres besoins fondamentaux de l'enfant, comme le désir de se sentir en sécurité, aimé, et d'appartenir à une famille unie dont la belle-mère va faire partie.


-> Oui il peut se sentir sécure, aimé... même avec la belle-mère dans les parages ...


Plus grave encore, cela peut involontairement valider l'idée que seul le parent biologique peut combler ces besoins, marginalisant ainsi le rôle du beau-parent et alimentant un sentiment d'exclusion.


On valide alors la peur :


”tu as raison mon chéri, ta belle-mère t’empêche d’avoir une bonne relation avec papa !”


Alors qu’on ne me fasse PAS dire ce que je ne dis pas :


Oui c’est super chouette pour un enfant d’avoir du temps individuel avec son parent, comme dans une famille nucléaire d’ailleurs !


Maintenant c’est CE conseil qui me questionne...


Parce que de mon expérience ces temps-là ils les ont déjà. Maintenant ont-ils besoin d’un week-end entier sans belle-mère, d’après-midi sans elles... ? Est-ce que l'on se pose cette question pour les familles nombreuses ...etc ?


En quoi LA mettre à l’écart permet d’entendre ce qu’il se passe profondément pour l’enfant et de répondre à ses peurs ?


Et puis la belle-mère... qui reste avec sa honte et sa gêne :

Cela peut non seulement renforcer son sentiment de rejet, mais aussi creuser un fossé entre elle et l'enfant, rendant plus difficile l'établissement de liens affectifs forts et significatifs.


Parce que il se passe quoi pour la belle-mère quand elle ressent de la honte et du rejet ? :


Soit elle s’auto-sabote, soit elle finit par en vouloir à cette famille recomposée, enfants compris...


Pour le papa, pris et tiraillé entre les deux, il se retrouve alors à devoir compter son temps, à culpabiliser régulièrement !

Est-ce qu’un père dans une famille nucléaire compte son temps ?


Questionner le conseil "l'enfant doit passer du temps seul avec son parent" ne signifie pas de minimiser l'importance de cette relation et de ces temps, mais plutôt d'élargir notre perspective pour embrasser la complexité et la richesse des familles recomposées ...


Parce que si on néglige ce que cela cache, à mon sens on passe à côté d’une résolution de problème vraiment importante, où l’enfant va se sentir bien, sécurisé, connecté à son papa, même en la présence de la "marâtre" ...


Ce qui me questionne c'est ce conseil donné aux belles-mères, comment il est amené, ce qu'il cache et ce qui n'est pas traité.


Ce qui fait sens pour moi c'est : Pourquoi l'enfant demande ça ? La place et le rôle du père ? Est-ce que la belle-mère va bien ? Est-ce que ce temps ils l'ont déjà ? Et si non, pourquoi ? ... Bref il y a une centaines de questions que je trouve plus précieuse pour accompagner les membres de la famille.


Je pense que vous verrez à travers de mes mots une certaine tension... Parce que j’ai quand même l’impression que encore aujourd’hui en 2024, la belle-mère fait peur ...


Alors que je vois ces mêmes belles-mères qui se sont vu entendre ça, ENCOURAGER le papa à plus de connexion, de lien, de partage...

Mais elles aussi méritent d’être un tout petit peu prises en compte...


Si vous voulez protéger les enfants et qu’ils se sentent accueillis, aimés, acceptés, prenons soin aussi des adultes qui les entourent...

Plus ils auront de ressources, plus ils seront en capacité de les aimer.


Sarah de La douceur des herissons


www.ladouceurdesherissons.com



Sarah,

Spécialiste de la famille recomposée,

© La douceur des herissons – accompagnement familial pour belles-mères en difficulté / familles recomposées


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Merci.

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