Bienvenue sur le Blog de la douceur des hérissons !
Dans cet article, nous explorons le défi complexe du mensonge chez l'enfant au sein des familles recomposées.
Mais avant de nous aventurer plus loin, qui sommes-nous pour vous parler de cela ?
Qui Sommes-Nous?
Lison Collonge
Psychologue clinicienne,
Spécialisée dans l’enfance et l’adolescence (évaluation et prise en charge)
Depuis plus de 10 ans, je rencontre enfants, ados, adultes, parents et couples ; issus de différents modèles familiaux
(« la nucléaire », monoparentale, adoptive, homoparentale, recomposée…).
Avant de m’installer en libéral, j’ai côtoyé les familles à travers la sphère institutionnelle, judiciaire et scolaire.
J’étends aujourd’hui ma pratique
de l’enfance (bilans psychologiques),
à l’âge adulte (suivi psychologique, soutien à la parentalité).
Sarah de "La douceur des Hérissons"
Thérapeute, accompagnante et conférencière.
Fondatrice de "La douceur des hérissons", spécialiste de la "belle-mèrité"
et des couples en famille recomposée.
Mon parcours s'étend de l'enseignement en lycée à l'éducation spécialisée. J'ai enrichi ma pratique avec une formation en accompagnement familial basé sur les neurosciences, en Communication Non Violente (CNV), Emotional Freedom Technique (EFT) et cohérence cardiaque.
J'ai travaillé avec des enfants, adolescents, adultes, parents et couples, comprenant leurs dynamiques et leurs enjeux uniques.
Ma mission : aider les familles recomposées à transformer leurs épreuves en une source de richesse et de développement
pour eux-mêmes et leurs familles.
Préambule : Un Sujet Sensible
Nous explorons ici le mensonge chez l'enfant en famille recomposée.
Il est capital de noter que notre intention n'est jamais de discréditer un enfant,
surtout face à des accusations graves.
En cas de doute, consultez des professionnels et faites appel au 119 (France)
pour l'enfance en danger, 7j/7 et 24h/24.
Le mensonge est défini comme une "affirmation sciemment contraire à la vérité".
"Le mensonge est une vérité qui se trompe de chemin." a dit Paul Valéry,
mais alors, comment trouver ce chemin et l’emprunter ?
En psychologie sociale, le mensonge est souvent analysé à travers différentes fonctions qu'il peut remplir.
Parmi celles-ci, on retrouve la valorisation de notre image, l'évitement des conflits, la dissimulation de nos erreurs ou manquements, la protection des autres et la recherche d'avantages personnels.
En résumé, le mensonge pourra être utilisé à des fins d’évitement, de compensation, mais également, et c’est le point plus douloureux, à des fins de destruction et d’opposition.
Pourtant, le mensonge, bien qu'il puisse être perçu négativement, fait partie intégrante du développement de l'enfant.
Il constitue une étape cruciale dans l'exploration et la compréhension du principe de réalité, mais aussi de la notion de vérité et des valeurs morales qui l'entourent.
Nous allons parler ici en utilisant le mot “mensonge”, pour vous parler de ce qui est souvent étiqueté de tel, même si la notion de mensonge traverse une zone grise immense, révélant la subjectivité inhérente à sa perception.
Ce qui est considéré comme un mensonge pour l'un peut être une vérité déformée ou incomprise pour l'autre, mettant en lumière l'importance cruciale du contexte, de la perspective et de l'interprétation dans la qualification d'un énoncé comme mensonge.
Dans le contexte spécifique de la famille recomposée, le mensonge peut prendre une signification particulière, mais surtout il a parfois des conséquences tragiques et dramatiques.
Les différentes motivations et conséquences du mensonge méritent d'être explorées en profondeur afin de mieux comprendre les dynamiques complexes qui se jouent au sein de la famille recomposée.
Dans cet article, nous examinerons les racines du mensonge chez les enfants, les conséquences que cela peut avoir sur tous les membres de la famille, puis, nous verrons comment aider la famille et les enfants à sortir de ces situations parfois très douloureuses.
Nous aborderons également la spécificité de la famille recomposée en tant que contexte propice au mensonge et aux tensions interpersonnelles.
En explorant ces aspects, nous pourrons mieux appréhender les défis auxquels sont confrontés les enfants en famille recomposée et proposer des pistes pour favoriser des relations plus saines et harmonieuses au sein de ces structures familiales complexes.
Nous précisions ici que c’est un sujet complexe, qui n’est traité nul part, il peut susciter des émotions vives selon votre histoire et vos expériences.
Nous vous invitons à lire l’article, avec la confiance et la sécurité que cet article n’est pas là pour prendre partie pour les uns ou les autres, ni pour définir des "bourreaux" et des "victimes" ; mais plutôt pour vous apporter du soutien, de la clarté ainsi que des pistes de compréhension et d’aide au sein de votre famille.
C’est un article qui s’adresse à tout le monde et qui abordera donc cette thématique de manière générale.
Chaque situation reste évidemment unique et mériterait une analyse et un développement qui lui sont propres.
Soyez rassurés: aucun enfant ne naît menteur !
Pour bien comprendre le mensonge chez l’enfant, il est essentiel de prendre en compte son âge de développement.
En effet, un mensonge n’a pas le même sens, la même intention ni la même portée selon son âge.
Avant 3 ans, il est inutile de parler de mensonge: à cet âge, l’enfant aura effectivement tendance à calquer son discours en fonction de la personne qui se trouve en face de lui. À cet âge précoce, l’enfant n’est pas encore conscient de la distinction entre la réalité et la fiction. Comme il commence à se représenter mentalement des objets, des personnes, des lieux, des actions, il a tendance à considérer ce qu’il dit comme vrai ; sans pour autant se rendre compte de l’incohérence de ses propos.
À cet âge, le cerveau de l'enfant est en plein développement, particulièrement les parties responsables de la pensée critique et de la compréhension des conséquences, situées dans le lobe frontal.
Les neurosciences confirment que cette région du cerveau ne mûrit pleinement qu'à l'âge adulte. Selon une étude publiée dans la revue "Nature Neuroscience", le cortex préfrontal, qui joue un rôle crucial dans le contrôle des impulsions, la prise de décision et le jugement moral, est l'un des derniers à se développer.
Ainsi, la capacité des enfants de moins de trois ans à distinguer intentionnellement la vérité du mensonge est physiologiquement limitée. Leurs récits changeants ou imaginatifs ne sont pas des tentatives délibérées de tromper, mais plutôt une expression de leur compréhension naissante du monde qui les entoure.
Leurs "mensonges" sont des explorations innocentes de ce monde, sans la conscience claire de la démarcation entre la réalité objective et leur perception subjective
De 3 à 5 ans, l’enfant prend progressivement conscience que ses mots peuvent, tout comme ses actes, faire réagir l’entourage. Il va commencer à tester le pouvoir des mots sans en mesurer la portée.
Cependant, leur capacité d’élaborer des mensonges intentionnellement est encore limitée.
Les mensonges qui se manifestent chez les enfants de cette tranche d'âge sont souvent liés à leur imagination florissante et à leur désir de se conformer aux attentes des adultes.
Par exemple, ils peuvent inventer des histoires imaginaires ou exagérer des événements pour attirer l'attention ou se faire valoir. Leurs mensonges peuvent également servir à cacher des transgressions mineures par crainte de la réprimande.
Il est important de noter que les enfants de cet âge ont encore du mal à distinguer clairement le fantasme de la réalité, et leurs mensonges peuvent donc être le reflet de leur monde imaginaire en expansion.
Cette confusion entre réel et imaginaire s’estompe généralement après 6 ans. C’est d’ailleurs vers cet âge-là qu’ils commencent à ne plus croire au père Noël.
Le père Noël, qui, d’ailleurs, fait partie d’un mensonge de l’adulte vers l’enfant !
une expérience qui peut susciter chez l’enfant des questionnements sur la vérité et la réalité. (mais l’idée n’est pas d’entrer dans un débat sur le fait de croire ou non au père Noël ici :)).
De 6 à 12 ans : À cet âge, en particulier dans les familles recomposées, les enfants peuvent se sentir partagés entre deux maisons, deux ensembles de règles, et parfois deux visions de la vérité. Ils peuvent alors moduler leur discours selon l'environnement familial dans lequel ils se trouvent pour minimiser les conflits ou obtenir des avantages. Durant cette période, l'enfant commence à développer un sens moral plus profond. Il peut mentir pour protéger un parent ou un membre de la famille recomposée, par peur de trahir ou de décevoir. L'enfant peut également mentir pour s'intégrer, notamment s'il ressent qu'il doit rivaliser pour l'attention ou l'approbation dans l'une ou l'autre de ses familles. Dans le contexte des familles recomposées, cela peut être exacerbé, en particulier si l'enfant ressent le besoin de "prendre position" ou de "choisir un camp".
Entre 6 et 12 ans, le cortex préfrontal continue de se développer. C'est la région du cerveau responsable de la prise de décision, du contrôle des impulsions et de la pensée critique. Sa maturité croissante signifie que l'enfant acquiert une capacité accrue à planifier, à anticiper les conséquences de ses actes et à inhiber des comportements impulsifs.
L’adolescence représente une ère de grands changements et d'exploration. Durant cette période, le mensonge peut prendre différentes formes, allant des petits mensonges anodins aux plus complexes et manipulatifs. Il constitue souvent le reflet d'un processus de recherche d'indépendance et d'identité, ainsi qu’un moyen de faire face aux défis et aux pressions qui caractérisent cette période de transition. En ce sens, mentir à l’adolescence traduira un moyen de protéger l’intimité, de se distancer des adultes, de se conformer aux attentes sociales, de préserver une image idéalisée de soi ou encore d'éviter des conséquences négatives.
*** Les neurosciences disent quoi ? ***
Dans le domaine des neurosciences, le mensonge est étroitement lié au développement du cortex préfrontal, une région du cerveau associée à la prise de décision, au contrôle des impulsions et à des comportements sociaux complexes.
Ce cortex n’est pas entièrement développé avant la fin de l'adolescence ou le début de l'âge adulte. Il joue un rôle essentiel dans la capacité de comprendre et de prédire les conséquences des comportements, ainsi que dans la régulation des comportements sociaux et émotionnels.
Cela est crucial pour naviguer dans les complexités du mensonge et de la vérité.
La "théorie de l'esprit", qui est la capacité de comprendre les perspectives et les croyances des autres, est également fondamentale pour comprendre le concept de mensonge.
Cette compétence commence à se développer autour de l'âge de 4 à 5 ans, mais continue à mûrir au fil du temps.
Les régions du cerveau impliquées dans la théorie de l'esprit, notamment le cortex préfrontal médian, continuent également de se développer pendant l'enfance et l'adolescence.
La compréhension et la fabrication de mensonges sont des processus neurologiques complexes. Les études montrent que la fabrication d'un mensonge nécessite une coordination de nombreuses régions du cerveau, y compris le cortex préfrontal.
L'acte de mentir engage à la fois les processus de mémoire (pour se souvenir de la vérité), de contrôle inhibiteur (pour empêcher l'expression de la vérité) et de théorie de l'esprit (pour prévoir et répondre aux réactions de l'auditeur).
Ainsi, la capacité de mentir et de comprendre le mensonge est un aspect complexe du développement humain, intimement lié au développement continu du cerveau, en particulier du cortex préfrontal et des régions associées à la théorie de l'esprit.
En reconnaissant ces aspects, les adultes peuvent mieux comprendre pourquoi les enfants mentent et comment les guider vers une compréhension plus profonde de l'honnêteté et de l'intégrité à mesure qu'ils grandissent et que leur cerveau se développe.
En conclusion, bien qu’il puisse être surprenant, inquiétant ou agaçant pour la famille, le mensonge est bel et bien une caractéristique du développement de l’enfant :
il démontre que l’enfant intègre de plus en plus d’éléments et de connaissances dans sa compréhension du monde.
Le mensonge témoigne de sa capacité croissante à intégrer de nouveaux éléments, à manipuler l'information et à explorer les limites de la réalité et de la vérité.
Cependant, en famille recomposée, le mensonge est source d’enjeux complexes et parfois très douloureux et nécessite une compréhension et une approche particulière.
Bien que le mensonge chez l'enfant n'est pas nécessairement la manifestation d'une mauvaise intention ou d'un comportement répréhensible, il n’en est pas moins difficile à accompagner, particulièrement en famille recomposée où le mensonge devient l’objet d’enjeux entre les adultes !
Lorsque les adultes autour de l’enfant ne s’entendent pas, qu’il y a conflit, ce qui fait naturellement irruption dans le développement de l’enfant devient source d’enjeux et de tensions, parfois allant jusqu’à une scission définitive dans la famille.
Des situations terriblement souffrantes.
I.B - Le mensonge en famille recomposée
“...Mais alors pourquoi il/elle nous ment ?”
Avant toute chose, déceler la raison qui se cache derrière le mensonge est bien plus important que le mensonge en lui-même.
Pourquoi ?
Parce que c’est en comprenant la racine du problème que l’on peut accompagner la résolution du problème !
Cependant, lorsque l'on fait face aux mensonges des enfants en famille recomposée, il est indispensable en premier lieu de prendre un moment pour s'écouter et prendre soin de soi, ne PAS réagir à chaud autant que faire se peut.
Comme le dit si bien Issa Padovani, "Coeur affamé d'empathie n'a point d'oreilles".
Si vous êtes en souffrance, il peut être difficile de vraiment comprendre les causes sous-jacentes du mensonge et d'apporter l'accompagnement nécessaire à votre enfant/beau-enfant (et à vous ou à votre famille en général).
Si ce mensonge réveille une blessure chez vous, il se peut aussi que votre cerveau aille très vite dans l’interprétation de la situation qui vous fera le plus de mal, sans forcément que ça ne soit le cas dans la réalité, ou en tous cas il peut y avoir plusieurs explications possible !
Le premier réflexe peut alors être de penser que “c’est manipulatoire”, “méchant”, “incompréhensible”.
L’adulte peut ressentir de l'impuissance, des peurs, de la sidération… ce qui l’empêche complètement d’aller à la racine du problème et de trouver des solutions ou d’avoir une vision la plus objective possible de la situation.
Cela peut même, dans certains cas, alimenter encore plus la problématique.
Prenez le temps de vous connecter à vos propres émotions et de reconnaître les sentiments que cela suscite en vous.
Il est naturel de ressentir de la colère, de la déception, de la frustration ou de la tristesse face aux mensonges de votre enfant/beau-enfant.
Ne négligez pas ces émotions: nous vous invitons plutôt à prendre conscience de leur impact sur votre bien-être émotionnel et sur la dynamique familiale.
Vous pouvez alors vous accorder du temps pour vous-même, pour faire face à vos propres préoccupations et pour vous ressourcer. Voir ce que cela dit de votre histoire, de vos besoins, de vos limites, de vos ressentis…
La suite de cet article va aborder les causes des mensonges chez l’enfant. Avant de continuer, nous aimerions que vous vous posiez cette question :
Est-ce que vous vous sentez prêt/prête à aller sur sa planète ?
"La connaissance de la cause nous éclaire sur la solution."
Thomas Carlyle
Les raisons du mensonge sont diverses :
_ Obtenir quelque chose
_ Éviter de faire de la peine, souci de protéger l’autre
_ Éviter une conséquence désagréable
_ Désir de plaire, d’être reconnu et valorisé aux yeux des autres,
_ Tester les limites, vérifier l’impact de ses mots sur l’autre
_ Obtenir de l’attention, même négative
_ Le manque de confiance en soi
_ L’imitation
_ Sentiment de loyauté partagée entre les parents biologiques et/ou les beaux-parents, ce qui peut créer une pression pour mentir afin de satisfaire ou de protéger l'un ou l'autre.
_ Besoin de se conformer aux attentes des différents membres de la famille recomposée, ce qui peut conduire à mentir pour éviter les conflits ou pour maintenir une harmonie fragile.
_ Pour maintenir une sécurité et un sentiment d’appartenance avec l’un des parents par exemple. Mentir sur le beau-parent ou l’autre parent au parent, peut permettre à l’enfant de se sentir sécure et de montrer à l’un des parents qu’il est “avec” lui/elle.
_ Besoin de préserver l'image de l'un des parents biologiques, surtout si ce parent est perçu comme étant rejeté ou critiqué.
_ Crainte de l'abandon ou de la séparation, qui peut amener l'enfant à mentir pour éviter les situations qui pourraient potentiellement rompre les liens familiaux.
_ A contrario, créer du lien par le conflit, se sentir acteur d'une situation conflictuelle et non pas rester dans une posture de celui/celle qui subit sans avoir d'impact.
_ Influence de pairs ou d'amis qui valorisent le mensonge ou l'utilisent comme moyen de manipulation.
_ Difficultés émotionnelles non résolues, telles que la colère, la tristesse ou la frustration, qui peuvent inciter l'enfant à mentir comme un moyen d'exprimer ses émotions ou de se protéger.
Parmi toutes ces raisons, on en retrouve beaucoup chez l’enfant ayant des parents séparés, grandissant en famille recomposée.
LE CONFLIT ENTRE LES PARENTS ET L'IMPACT SUR L'ENFANT :
Le mensonge, comme nous l’avons vu, fait partie du développement de l’enfant.
Cependant, le mensonge devient un problème lorsqu’il n’y a pas d’entente entre les adultes qui s’occupent de l’enfant, puisqu’il sera source d’enjeu et qu’alors il ne sera pas accompagné.
Dans le cadre de la famille recomposée qui connaît des tensions, les enjeux sont différents, l’accompagnement de ces mensonges l’est aussi et les conséquences sont parfois graves.
Le conflit entre les parents dans une famille recomposée peut avoir un impact significatif sur l'enfant et peut contribuer à son inclination à mentir.
Lorsque les parents sont en conflit constant, cela crée une atmosphère de tension et d'insécurité, ce qui peut pousser l'enfant à mentir comme mécanisme de défense.
L'enfant peut se sentir pris au milieu des différends entre ses parents biologiques et/ou les beaux-parents, ce qui crée une pression émotionnelle importante. Il peut ressentir le besoin de protéger ou de plaire à l'un ou l'autre parent, ce qui peut le pousser à mentir pour éviter les conflits ou pour obtenir de l’attention ou maintenir une harmonie fragile.
Et là, souvent j’entends “mais de l’attention, on ne fait que ça lui en donner de l'attention !”.
Nous parlons ici de l’attention sur la cause du problème, pas sur les symptômes de celui-ci !
De plus, le conflit parental peut perturber la communication au sein de la famille et créer un environnement où les mensonges peuvent se propager plus facilement, s’alimenter, prendre une ampleur émotionnelle chez l’adulte qui le reçoit ou qui le subit.
L'impact sur l'enfant peut être profond. Il peut ressentir un sentiment de confusion, d'insécurité et/ou de culpabilité, car il se sent déchiré entre ses loyautés envers chaque parent/ beau-parent.
Parfois, choisir un camp, avoir un méchant dans son histoire, lui permet de se sentir plus sécure que dans un entre-deux où il ne sait plus vers qui aller. Le mensonge devient alors un moyen de naviguer dans cette complexité émotionnelle et de se protéger.
Autre chose, le mensonge est parfois un mécanisme inconscient pour se sentir “acteur” d’une situation et non plus “objet” d’une situation.
Lorsqu’un enfant vit des tensions, des conflits, des moments traumatiques, il se sent “objet” dans le sens qu’il ne contrôle pas la situation, n’a pas d’impact dessus, il reste impuissant.
S’il perçoit que par des mots il peut avoir un impact, déclencher des choses, agiter autour de lui et devenir “acteur”, il peut y trouver une certaine forme de sécurité…
même si cette stratégie est tragique.
Il est important de noter qu’un enfant qui a conscience de son mensonge peut s’y perdre dedans. Au départ c’est un petit mensonge, il y gagne quelque chose : de l’attention, de l’intérêt, de l’empathie, une réaction, se sentir acteur … mais quand il n’arrive plus à revenir en arrière, le mensonge devient au fil du temps, une stratégie automatique qui a l’effet pervers de le faire perdre en confiance et en estime de lui.
L’enfant a alors peur de ne plus être aimé pour qui il est vraiment. Il ne sait plus du tout comment faire autrement. Certains finissent par croire à ce qu'ils disent.
QUAND LES TENSIONS SONT GRANDE ENTRE LES ADULTES :
Le modèle parental est le premier modèle d’interaction et de communication que l’on présente à l’enfant.
Certains enfants ont la chance de grandir dans un environnement familial “sécure”, entourés d’adultes disponibles, attentifs et présents, où les émotions sont accompagnées et les conflits finissent par trouver une issue constructive.
Cependant, d’autres enfants grandissent au sein d’un environnement où reproches, disputes, menaces et conflits entre adultes sont quotidiens. C’est notamment le cas pour les enfants exposés à une relation parentale conflictuelle.
Lorsque les parents ne parviennent à tenir l’enfant à l’écart lors de discussions houleuses, ces enfants peuvent malheureusement être les témoins directs de violents désaccords. Ces moments sont d’autant plus douloureux à supporter pour l’enfant qu’il est souvent le principal sujet de conversation.
Nombreux parents séparés se déchirent autour de l’éducation, du comportement, de la santé, du lien entre l'enfant et le beau-parent, du mode de garde devant leur enfant, spectateur, malgré lui.
Or, l’enfant exposé durablement à ce mode de communication finit par intégrer progressivement le conflit comme seule manière d’interagir, mais aussi comme unique façon d’exister auprès de l’autre.
Pour rassembler ses parents séparés autour de lui, l’enfant peut donc parfois convoquer le seul moyen qu’il juge efficace pour maintenir le lien entre eux : le conflit.
En ce sens, mentir à ses parents peut être une manière vaine de restaurer un équilibre qu’il a toujours connu, bien que bancal et pernicieux.
"Si je mens ou adopte un comportement perçu comme négatif, je maintiens la discussion entre mes parents et j’attire leur attention commune sur moi. Le lien continue d’exister entre eux, même s’il est mauvais. De cette manière, moi aussi, je continue d’exister aux yeux de mes parents."
Certains enfants voient aussi leurs propres parents ne pas dire la réalité : parfois, les adultes leur demandent de "ne pas dire", de "cacher" des choses.
L’enfant apprend donc que "de ne pas dire la vérité" peut être une stratégie relationnelle.
Les adultes se retrouvent malheureusement parfois démunis pour offrir un environnement stable et sécurisant. Certains demandent à l'enfant de ne pas dire certaines choses sans "mauvaises intentions" par soucis de protection.
Le mensonge, lorsqu’il devient grave, doit encourager les adultes à reconnaître l'impact que leurs conflits (passés ou présents) ont sur l'enfant.
Le mensonge pouvant être l’origine d’une résolution de conflits, n’hésitez pas à vous faire accompagner si vous pensez en avoir besoin.
Si vous êtes un adulte dépassés par les conflits, nous voulons vous dire que cet article n’a pas pour vocation de vous faire culpabiliser.
Vous faites du mieux que vous pouvez.
Vous pouvez vous sentir déstabilisé, perdu, impuissant.
Vous n’avez pas de pouvoir sur l’extérieur (sur l’autre parent par exemple), mais vous avez tout pouvoir sur vous et sur comment vous allez réagir et percevoir les choses.
L’objectif de cet article n’est pas de vous accabler un peu plus, mais de vous donner des pistes d’actions et de compréhension.
Alors que le mensonge fait partie du développement de l’enfant, en famille recomposée, il peut prendre des proportions gravissimes, affectant tous les membres de la famille.
Dans certains cas, les enfants se retrouvant coupés du lien, au milieu de conflits et de tensions qui grandissent de manière exponentielle, parfois jusqu’à l’explosion de la famille.
La grande complexité de ces situations est d’ailleurs déjà de savoir si la parole de l’enfant est ajustée à la réalité ou non !
L’idée de cet article n’est absolument pas de ne pas la prendre au sérieux. Dans tous les cas, c’est à prendre au sérieux, car ça dit quelque chose de la problématique de l’enfant.
La première difficulté pour un professionnel qui accompagne l’enfant, lorsqu’il y a des accusations graves, va être de savoir si les propos de l’enfant collent à une réalité ou s’ils sont le fruit d’autre chose.
Les enjeux sont nombreux et ces situations sont terriblement complexes à gérer, en particulier lorsqu’il y a conflits entre les différents adultes qui gravitent autour de l’enfant !
Le mensonge chez l'enfant en famille recomposée peut avoir des conséquences significatives pour les différents membres de la famille.
Voici un aperçu des conséquences possibles :
POUR LE PARENT ("VISÉ"):
Le mensonge de l'enfant peut entraîner des sentiments de trahison et de frustration chez le parent.
Cela peut créer des barrières de confiance entre le parent et l'enfant, ce qui peut compliquer la relation et rendre la communication plus difficile.
Le parent peut, consciemment ou non, accorder moins d’importance aux propos quotidiens de l’enfant, à ses besoins et ses émotions (“toute façon avec elle/lui, on sait jamais si c’est vrai”).
Le parent peut également se sentir désemparé et se poser des questions sur son rôle éducatif et son influence sur l'enfant.
Il peut se mettre à douter, à culpabiliser, à avoir honte, ou à éprouver de la colère et du rejet par rapport à son enfant.
Si des tensions surgissent entre le beau-parent et l’enfant, le parent peut se retrouver, à son tour, dans une position très inconfortable : placé entre deux êtres chers qui le prennent à parti et/ou se déchirent.
POUR LE BEAU-PARENT :
L’enfant qui grandit en famille recomposée va naturellement "tester" ses
beaux-parents, comme tout autre adulte présent dans son environnement.
Cependant, le lien que construisent beaux-parents et beaux-enfants est soumis à une multitude d’interférences conscientes et inconscientes, dont il est parfois difficile de s’extraire.
En effet, partager le quotidien d’un enfant, issu de l’histoire d’un autre couple, qui teste chaque jour ses propres limites et celles de son entourage, peut être une expérience douloureuse et épuisante.
Des tensions peuvent s’installer entre le beau-parent et l’enfant mais aussi avec le parent.
Or, si ces tensions ne sont pas exprimées et accueillies, elles finissent par détériorer la dynamique familiale, le couple et la construction de liens solides entre adultes et enfants.
Tout comme les parents, le beau-parent peut donc ressentir de l’impuissance, de la colère, du rejet, de la tristesse, de l’incompréhension, de l'impuissance et de la frustration ou encore parfois de la culpabilité et/ou avoir le sentiment de mal s’y prendre.
Mais ces émotions sont d’autant plus compliquées à traverser que le beau-parent doit apprendre à slalomer entre elles avec, parfois en plus, un grand sentiment d’illégitimité à les exprimer, voire même, à les ressentir.
Le parent ou l’entourage peuvent parfois renvoyer au beau-parent en souffrance que ses émotions sont malvenues ou inappropriées
“c’est pas si grave”, “tu exagères”, “tu te prends trop la tête”, “t’es pas sa mère/son père”, “c’est toi l’adulte dans l’histoire, prends sur toi”, “tu le savais que ce serait compliqué avec un/des enfants” ; “c’est pas ton problème”.
Une pensée particulière aux beaux-parents sans enfants, dont on balaie les remarques d’un geste de la main ou d’un soupir, avec l’assommant :
“tu ne peux pas comprendre, t’as pas d’enfants”...!
Comment trouver et créer sereinement sa place en tant que beau-parent, si le simple fait de ne pas être le parent ou de ne pas avoir d’enfants, nous disqualifie de ressentir et d’exprimer nos émotions ?
Le beau-parent peut donc éprouver des difficultés à s’investir auprès de l’enfant et à trouver sa place. Face au mensonge de l’enfant, il peut se sentir rejeté, voire exclu, craindre l’enfant.
Il peut ressentir une grande insécurité face aux conséquences possibles des mensonges de l’enfant dans son couple voir dans sa vie.
Lorsque les liens sont fragilisés, l’enjeu est de taille: comment établir une relation de confiance sereine avec un enfant que nous percevons comme un étranger ou un danger pour nous ?
POUR L'ENFANT :
Le mensonge chez l'enfant en famille recomposée peut avoir un impact sur son développement émotionnel et social.
L'enfant peut ressentir de la culpabilité, de l'anxiété et de la confusion face à ses propres mensonges.
Il peut également avoir du mal à maintenir des relations authentiques et à développer des compétences de communication saines. Le mensonge répété peut également nuire à sa confiance en soi et à son estime de soi, ne sachant plus comment en sortir.
Voilà un extrait de la série “le mensonge” avec Daniel Auteuil sur l’histoire vrai de Claude Arbona, le petit fils de Claude Arbona l’a accusé de viol, il revient une fois adulte sur ce qu’il a dit enfant :
“Il faut savoir que j’avais 9 ans, à cet âge-là j’étais mal dans ma vie avec mes parents qui venaient de se séparer, et je ne supportais pas ça.
Donc si j’ai menti c’est simplement pour avoir l’attention de tout le monde, pour avoir de la pitié et un peu d’amour.
A la base je voulais juste me casser le bras pour avoir tout ça mais j’étais trop douillet, je n’avais pas le courage. Comme à l’époque on ne parlait que de pédophilie, on en parlait partout… alors je me suis dit pourquoi pas moi, pourquoi pas une histoire avec mon grand-père, il est très connu et surtout, mon père le déteste.
Mon père était très distant et froid avec moi alors je me suis dit que ça pourrait peut être nous rapprocher, donc j’ai inventé cette histoire de mon grand-père qui m’a violé et ça a marché.
Après j’ai eu cette psy qui m’a dit : « tout ce que tu dis est vrai, ton grand père doit être puni et on va t’aider », au fond de moi je la trouvais folle celle-là , parce que je lui ai menti pendant 2h et elle me croit quand même, je ne comprenais pas trop mais en tous cas ce moment là a été très important pour moi car après j’ai plus osé revenir en arrière.
Après on m’a dit qu’ils allaient m’osculter, alors j’ai paniqué parce que je me suis dis qu’on allait voir que je mentais…mais même pas (…)
A chaque fois que mon père me croyait, mon père me gâtait, me chouchoutait, c’était le rêve. C’est que après le premier procès que je me suis revu, je me revoyais moi gamin, qui mentait pendant les interrogatoires…et je me disais, c’est pas moi ça, c’est pas possible.
Je me suis mis à me détester moi, me regarder dans la glace c’était un enfer. (…)”
POUR LES ENFANTS NÉS DE LA RECOMPOSITION OU POUR LES AUTRES ENFANTS DE LA FAMILLE RECOMPOSÉE :
Les enfants nés de la recomposition peuvent être aussi affectés par le mensonge de leur demi-frère ou demi-sœur.
Déjà, parce qu’il peut y avoir des tensions entre les adultes, l’attention est focalisée sur cette situation, sur l’enfant qui a dit des choses, et souvent ce sont les oubliés du scénario puisqu’ils entendent et sentent des choses, sans que des mots soient forcément posés pour eux.
Cela peut aussi créer des tensions entre les différents enfants de la famille recomposée et perturber les relations fraternelles.
Les enfants nés de la recomposition peuvent se sentir pris au milieu des conflits et des mensonges, ce qui peut entraîner des problèmes d'adaptation et de relations familiales.
POUR L'EX (L'AUTRE PARENT) :
Le mensonge de l'enfant peut également avoir un impact sur l'ex-conjoint (l’autre parent), en particulier si les mensonges visent à discréditer ou à nuire à sa réputation.
Cela peut alimenter les tensions entre les parents et rendre la communication et la coparentalité encore plus difficiles.
Si les propos sont à l’encontre de l’autre parent, l’ex peut avoir des craintes, de la colère, cela peut alimenter des peurs ou les conflits. L’ex aussi peut passer par des émotions telles que la culpabilité, la peur, la colère, créant une scission parfois encore plus grande entre les adultes qui entourent l’enfant.
II. Comment réagir lorsqu'il y a mensonge
en famille recomposée.
Avant toute chose, il est crucial de se focaliser sur ses propres émotions et ressentis face au mensonge de l’enfant.
Cela peut sembler contre intuitif mais prendre en premier lieu soin de soi est essentiel ! C’est s’autoriser à ressentir et à reconnaître les émotions que provoquent les mensonges de l’enfant, sans jugement ni autocritique.
C’est aussi prendre le temps de réfléchir à ces émotions, de les analyser et de comprendre ce qu'elles révèlent sur nos propres peurs, désirs et besoins.
Si l’adulte n’a pas de ressource ni d’empathie, il ne peut pas accompagner l’enfant et c’est l’effet boule de neige !
On peut se questionner sur ce que les mensonges de l’enfant nous font vivre et ce à quoi ils nous renvoient dans notre histoire personnelle.
Parfois, un enfant qui triche ou ment sans sourciller, peut réactiver des souvenirs douloureux autour du mensonge (un parent, un collège, un(e) ex…).
Le mensonge peut raviver des vécus de trahison, d’humiliation, de mépris… Prendre conscience de ce que cela réveille en nous permet de faire la distinction entre la situation présente et notre vécu.
Le mensonge peut également réveiller des peurs, de rejet, d’abandon, les besoins de sécurité, d’amour, d’appartenance, de se sentir à sa place, de confiance, peuvent être mis à l’épreuve !
Tout d’abord, gardons à l’esprit que le mensonge fait partie du développement de l’enfant.
Le mensonge est un réel apprentissage, animé par une pulsion en lien avec les autres.
Cela ne signifie pas qu’il faille l’encourager ou le banaliser, mais il est important de bien comprendre ce qu’il raconte sur l’enfant et sur notre propre rapport au mensonge.
Le mensonge est symptomatique d’une préoccupation plus profonde et importante que le mensonge lui-même.
Chercher la cause sera toujours plus efficace et porteur que des punitions répétées.
Punir un enfant qui ment à répétition c’est comme donner un doliprane à quelqu’un qui souffre d'une fracture :
cela peut atténuer temporairement la douleur, mais ne résout pas le problème sous-jacent.
De même, la punition peut contraindre l'enfant à dire la vérité par peur des conséquences, mais elle ne traite pas les raisons profondes qui poussent l'enfant à mentir.
Au lieu de cela, une approche plus efficace consiste à communiquer ouvertement avec l'enfant, à tenter de comprendre les motivations qui sous-tendent son comportement et à travailler ensemble pour qu’il perçoive les conséquences sur les autres, qu’il apprenne l’auto-empathie ET l’empathie, pour trouver des solutions qui répondent aux besoins et aux préoccupations de chacun.
Un enfant qui comprend et qui perçoit ce que le mensonge fait chez l’autre aura beaucoup plus de chance d’arrêter qu’un enfant qui arrêtera par peur.
Un enfant qui ment est un enfant qui a besoin d’être accompagné, il ne s’agit pas de ne rien dire, de ne rien faire, mais de ne pas traiter le symptôme (le mensonge) comme si c’était la cause du problème de l’enfant, voire “LE” problème principal de toute la famille...
Si les punitions sont rarement efficaces (entendues ici comme des sanctions arbitraires non liées au comportement spécifique de l'enfant) et n’ont pas beaucoup de sens face au mensonge, l’enfant doit cependant comprendre que ses propos ont des conséquences.
L’idée serait surtout qu’il puisse avoir de l’empathie pour la personne qui a été touchée et l’auto-empathie pour comprendre son comportement (et là l’enfant ne peut pas le faire seul: c’est le rôle de l’adulte).
On peut lui expliquer les répercussions du mensonge sur la relation avec les autres :
“quand une personne ment, on ne sait pas si la personne se moque de nous, on n’arrive plus à lui accorder notre confiance, on a moins envie de lui faire plaisir, de se confier à elle, de partager des choses et de rire avec elle”.
Le cadre éducatif proposé par les adultes doit permettre à l’enfant d’intérioriser que si la confiance est perdue, l’autonomie et les permissions seront restreintes.
Plus il comprendra le sens de son mensonge, la cause, plus vous lui proposerez d’autre manière de faire que de mentir pour répondre à ses besoins et plus il pourra apprendre un nouveau comportement.
La punition alimente la colère, le cerveau de l’enfant se concentre sur l’humiliation ou sur le fait de se sentir “faible” face à un rapport de force, son cerveau n’est alors pas dans la réflexion de ce qu’il a fait, du sens, et de comment faire autrement.
L’enfant gagnera surtout à comprendre les conséquences que cela a sur lui et sur ses relations aux autres.
Face aux mensonges récurrents, il est essentiel de s’écouter, d’identifier les émotions qui résonnent en nous et d’exprimer nos inquiétudes au conjoint.
Parler de soi, de notre manière de vivre les choses sera plus constructif que de pointer directement l’attitude de l’enfant ou la réaction de notre conjoint.
Plus le couple communique efficacement, fait équipe, reste soudé, plus vous allez avoir les ressources pour accompagner l’enfant.
Le couple peut se retrouver en difficulté, parfois les situations sont très challengeantes, n’hésitez pas à demander de l’aide si besoin.
Comprendre la cause profonde d'un mensonge chez un enfant nécessite une approche empathique et patiente, d’où l’importance en amont d’avoir pris un temps pour vous, pour votre couple si besoin et d’avoir les moyens et les ressources de le faire sans que l’émotionnelle ne vienne trop empiéter sur cette démarche.
Voici quelques étapes et conseils qui peuvent aider à dévoiler l'origine d'un mensonge d'un enfant :
1. Créer un Espace Sécurisé :
Assurez-vous que l'enfant se sente en sécurité pour exprimer ses véritables pensées et sentiments. Évitez les jugements ou les critiques et encouragez l'enfant à parler ouvertement.
2. Écoute Active :
Écoutez attentivement ce que l'enfant a à dire. Prêtez attention aux mots, aux émotions, et même à ce qui n'est pas dit. L’écoute active implique d’être totalement concentré, d’écouter sans interrompre, et de demander des clarifications si nécessaire. Avant de chercher à répondre, à convaincre l'enfant, à vous défendre ou à lui faire entendre raison, nous vous invitons à prendre un temps pour reverbaliser tout simplement ce qu'il dit , pour vérifier si vous avez bien entendu , si vous avez compris .
"dans ce que tu me dis, j'entends que .... et toi tu te sens ... et tu as vécus ça ..." etc.
3. Poser des Questions Ouvertes :
Posez des questions qui encouragent l'enfant à partager ses sentiments et ses pensées en profondeur. Par exemple, au lieu de demander "As-tu menti?", demandez "Peux-tu me parler de ce qui s'est passé?"
4. Observer le comportement :
Observez le comportement de l'enfant, ainsi que les circonstances environnantes. Parfois, les comportements non verbaux peuvent fournir des indices sur les raisons sous-jacentes du mensonge.
5. Identifier les Émotions :
Aidez l'enfant à mettre des mots sur ses émotions. Souvent, les enfants ne savent pas comment exprimer ce qu'ils ressentent, et cela peut les conduire à mentir ( jusqu'à tard, parfois des adolescents ont des difficultés à exprimer ce qu'ils ressentent!).
6. Explorer les Motivations Possibles :
Essayez de comprendre ce qui pourrait motiver l'enfant à mentir. Est-ce la peur des conséquences, le désir d'attirer l'attention, ou autre chose ?
7. Réfléchir sur les Événements Récents :
Prenez en compte tout changement ou événement récent dans la vie de l'enfant qui pourrait influencer son comportement.
8. Consultation Professionnelle :
Si vous avez du mal à comprendre l'origine du mensonge, envisagez de consulter un professionnel.
9. Montrer de l’Empathie et de la Compréhension :
Montrez à l'enfant que vous comprenez et respectez ses sentiments, même si vous n'êtes pas d'accord avec son mensonge. Cela peut l'aider à se sentir compris et soutenu, ce qui peut encourager l'honnêteté à l'avenir.
Il y a une grande différence entre "empathie" et "être d'accord" ! Vous pouvez ne pas être d'accord avec les propos ou ce que fait l'enfant, mais avoir de l'empathie, c'est à dire chercher à comprendre ce qu'il se passe pour lui.
Empathie ne veut pas dire "dire oui à tout", "s'écraser", "ne pas avoir de limites" et "être d'accord sur tout"!
10. Éduquer sur l'importance de l'honnêteté, les conséquences positives qu’il y a à dire la vérité, même si cela demande du courage et que cela peut faire peur.
Sécurisez l’enfant sur le fait qu’il sera aimé quoi qu’il arrive.
La comunication avec l'autre parent :
Sujet sensible puisque parfois, la communication avec l'autre parent est extrêmement complexe, douloureuse, difficile... Cependant nous alors essayer de partager certaines choses sur ce sujet.
On entend, souvent à tort, que c’est la séparation qui va engendrer le plus de difficultés d’adaptation chez l’enfant.
Or, ce sont les conflits et l’absence de coopération entre adultes qui sont les facteurs les plus déterminants.
Un couple avec un enfant qui se sépare n’est plus unis dans la sphère conjugale, mais demeure lié par la responsabilité partagée de l'éducation de leur enfant.
Même séparés, les deux adultes demeurent des parents, un rôle qui les unit indéfectiblement dans l'objectif commun d'assurer le bien-être et le développement harmonieux de leur enfant.
Toutefois, il est important de reconnaître que la séparation transforme la dynamique de leur relation. Ils ne forment plus un 'couple' au sens traditionnel du terme, même dans le contexte parental. Chacun peut adopter des méthodes d'éducation différentes et avoir des attentes distinctes. Le défi réside dans la capacité à communiquer et à collaborer, malgré leurs différences, pour assurer une cohérence et un soutien dans la vie de leur enfant.
Ils ne sont plus un couple mais restent des co-éducateurs, viennent s'ajouter à eux, les beaux-parents.
Dans un monde idéal, bien sûre qu’une communication saine entre parents/beaux-parents, avec un cadre clair, des règles immuables et communes, sont donc des aspects incontournables car rassurants et structurants pour l’enfant.
Cependant, la co-construction d’une bonne communication entre ex-conjoints est parfois très difficile ; surtout lorsque l’enfant est un instrument permettant aux parents de parvenir à des fins personnelles (attaquer, blesser ou obtenir une réparation auprès de l’ex-conjoint(e)).
Or, l’enfant est bel et bien un être humain à part entière : il n’a pas à porter le poids d’une désillusion amoureuse qui ne lui appartient pas !
Comment construire une co-parentalité harmonieuse, si l’aspect conjugal ou si des rapports de force occupe le devant de la scène parentale ?
Tout d’abord, que chaque parent se rassure : une entente sur les grandes lignes d’éducation n’exclut pas le fait d’être libre de faire les choses à sa manière.
Dans les échanges entre ex-conjoints, il s’agit de signifier qu’on se soucie avant tout du bien-être de l’enfant, qu’on accorde de l’importance à la parole de l’autre parent et que l’on souhaite éviter les malentendus (dont se nourrissent précisément les mensonges).
“ Il ne s’agit pas d’être l’un CONTRE l’autre, mais de se mobiliser ensemble et POUR l’enfant”.
C'est parfois un travail de funambule de maintenir un équillibre, et pourtant, dans le cadre d'accompagner un enfant dans son développement concernant le mensonge, cela semble difficilement contournable.
Pour ceux et celles qui souhaitent avoir quelques pistes général de communication, nous allons vous proposer quelques pistes générales, prenez ce qui vous semble bon à prendre :
_ Présentez clairement à votre ex-conjoint(e) vos valeurs et les règles auxquelles vous tenez (rythme sommeil, alimentation, politesse, activité physique…)
_ En cas d’un changement d’organisation sur la garde de votre enfant : parlez de l’emploi du temps entre adultes, sans prendre votre enfant à témoin. Vous pourrez lui parler des arrangements que vous avez trouvé ensemble, une fois qu’ils auront été discutés et fixés entre vous.
_ Ne pas désigner l’enfant comme intermédiaire pour transmettre ou obtenir des informations sur l’autre parent : ce n’est ni son rôle ni sa place.
_ Recentrer les échanges exclusivement autour de l’enfant (si l’échange oral est difficile, préférez un cahier de liaison, des SMS, des emails…)
_ Echangez sur vos préoccupations et les nouveautés que vous observez chez votre enfant.
_ Assurez-vous de communiquer des messages clairs (un seul sujet à la fois, qui concerne une situation actuelle).
_ Restez à l’écoute de l’autre parent (notamment en s’efforçant de garder le silence quand il vous parle).
_ Vérifiez que l’on a compris les propos de l’autre parent, parfois en reformulant.
Essayez d’expliquer calmement votre point de vue (ou reportez la discussion si vous ne vous sentez pas capable de maîtriser votre émotion ; soyez à l’écoute de vos limites).
_ Si l’enfant tient des propos sur l’autre parent: clarifier autant que faire se peu, les faits entre parents, en parlant ouvertement.
Si les échanges restent trop douloureux/conflictuels, faites appel à une aide extérieure neutre (médiation familiale, éducateur, psychologue…).
Encore une fois, ce n’est pas une démarche “contre” l’autre parent, mais “pour” l’enfant.
Il existe un livre qui traite du sujet, même si je n'apprécie pas beaucoup le titre, qui parle de "parent toxique" et non de "relation toxique", il peut vous être utile :
"La coparentalité avec votre ex toxique, comment protéger vos enfants" de Amy J. L. Baker et Paul R. Fine : https://amzn.to/45eurHm .
Encourager l'enfant à exprimer ses émotions.
Il est crucial d'encourager les enfants à exprimer librement leurs émotions et leurs pensées, en créant un espace sécurisé et de confiance où ils se sentent écoutés et compris. Cette démarche contribue à renforcer leur intelligence émotionnelle, une compétence essentielle pour leur développement futur.
Verbalisation du Désir Caché :
Quand un enfant ment, il est souvent utile de tenter de verbaliser les désirs ou les peurs qui peuvent se cacher derrière le mensonge. Plutôt que de se concentrer sur la tromperie elle-même, essayez d’explorer le monde intérieur de l’enfant :
« Je pense que tu aurais beaucoup aimé que cela se passe comme ça, peut-être que tu as envie de faire réagir untel en disant cela, je comprends que tu aies envie qu’il se soit passé telle chose… ». Cette méthode permet d'ouvrir une porte vers le dialogue, aidant l’enfant à articuler ses sentiments et ses besoins de manière constructive.
Nommer les Émotions :
En cas de mensonge avéré, nommez l’émotion que l’enfant peut ressentir à ce moment-là. Faire preuve d'empathie en reconnaissant ses émotions peut aider à atténuer la honte ou la gêne que l'enfant peut ressentir :
« Je sais que ce n’est pas facile pour toi d’avouer cela et que tu es sûrement gêné de me le dire, mais je crois que tu te sentiras mieux après. » .
Cette approche renforce le lien de confiance et démontre à l’enfant que ses émotions sont valides et importantes.
Partir des Observations :
Lors de discussions avec l’enfant, basez-vous sur des faits observés plutôt que de coller l’étiquette « mensonge ».
Dites quelque chose comme : « Moi, je vois ça … et toi, tu me dis ça … est-ce qu'on peut se mettre d’accord déjà sur l’observation tous les deux ? ».
Cette démarche permet d'établir un terrain d’entente et encourage l'enfant à participer activement à la conversation, favorisant ainsi la résolution de conflits et la compréhension mutuelle.
Verbalisation des Émotions Perçues :
Enfin, verbalisez les émotions que vous percevez de la part de l'enfant.
Cette étape peut aider l’enfant à mettre des mots sur ses émotions, à développer son vocabulaire émotionnel et à renforcer sa capacité à communiquer efficacement ses sentiments à l’avenir.
En suivant ces étapes, les adultes peuvent non seulement aborder la question du mensonge avec empathie et compréhension, mais aussi renforcer la capacité de l'enfant à communiquer ouvertement et honnêtement sur ses émotions et ses besoins.
Encourager la communication honnête.
Si on sait qu’il a menti, on peut le signifier en expliquant pourquoi on pense que ce n’est pas une bonne idée.
Vous pouvez lui partager en quoi l'honnêteté est une valeur importante pour vous, tout en précisant qu’elle demande du courage et que ça n’est pas toujours facile, que cela peut faire peur.
Peut-être aussi que vous pouvez rassurer l’enfant sur le fait que : “faute avouée à moitié pardonner”, lui expliquer que dire la vérité demande beaucoup de force et de courage et que vous valorisez toujours ça, que personne n’est parfait, que faire des erreurs est humain, la plus grande richesse et force que l’enfant peut avoir en grandissant est de le reconnaître et de ne pas se cacher derrière des choses qui sont déconnecté de la réalité.
Attention à ne pas essayer de “coincer” l’enfant à tout prix dans son mensonge pour éviter le cercle vicieux où on le punit davantage parce qu’il ment de nouveau.
Si on sent que la colère monte et qu’on a peur d’exploser, on peut également laisser à l’enfant la possibilité de revenir sur sa réponse plus tard :
“je te laisse le temps de réfléchir encore à ma question, prends ton temps, on en reparlera dans X minutes ou demain.
Lorsque l’enfant dit la vérité, on peut le féliciter en lui signifiant que son attitude est responsable et qu’elle lui permet de gagner notre confiance.
Sentir que notre parole peut être accueillie et entendue, qu’elle soit désagréable ou non pour celui qui la reçoit, apporte un sentiment de sécurité et de confiance dans la relation que l’on tisse.
Si la vérité nous déplaît, il est important d’essayer de rester aussi calme que possible afin que l’enfant ne redoute pas notre réaction la prochaine fois .
(force à vous ;))
Renforcer la confiance de l'enfant.
Le lien entre les parents renvoie constamment l’enfant à sa valeur (“s’ils m’aiment, alors une partie de moi est aimable”).
Les couples formés par les beaux-parents/parents, peuvent d’ailleurs insuffler un nouveau modèle d’amour épanouissant.
Pour maintenir une estime de soi saine chez l'enfant, il est essentiel de séparer la personne de son comportement.
Blâmer l'acte plutôt que l'individu aide à éviter que l'enfant ne se sente intrinsèquement mauvais ou indigne, des sentiments qui peuvent être néfastes pour son développement émotionnel et psychologique.
Au lieu de dire :
« Je n’aime pas que tu sois un menteur »,
Préférez une formulation telle que :
« Je n'aime pas le mensonge. Il est important de dire la vérité. »
Dans le premier exemple, l'enfant est étiqueté comme menteur, ce qui peut affecter négativement son estime de soi et son identité.
Dans le second exemple, l’accent est mis sur l’acte de mentir, sans attribuer de caractéristique négative inhérente à l'enfant lui-même.
Cette approche encourage l'enfant à reconnaître et à rectifier son comportement, tout en préservant son estime de soi et son sentiment d'acceptation et d'amour inconditionnel.
De la même façon qu’on peut faire reconnaître une bêtise à un enfant, sans avoir à le qualifier de “bête” ; on peut tout-à-fait signifier à un enfant qu’il ne dit pas toute la vérité sans avoir à le qualifier de “menteur”. Si l’enfant comprend que son entourage l’associe à cet attrait, il risque de s’y identifier et s’y enfermer pour continuer à être reconnu et exister de cette manière.
Lorsque l’enfant comprend qu’en disant la vérité il ne perdra pas de la valeur aux yeux de son parent, les mensonges se raréfient.
Forger l'esprit critique de l'enfant.
Forger l’esprit critique à travers des événements d’actualité, films, histoires ou moments partagés :
de cette manière, l’enfant va apprendre à écouter sa petite voix intérieure, prendre confiance en ses perceptions, s’autoriser à exprimer ses émotions, apprendre à s’affirmer, à débattre.
Il est également possible de forger l’esprit critique de l’enfant quand on sent qu’il reprend des propos qui ne sont pas les siens par le biais de questions :
"C'est quoi qui te fait dire ça toi, exactement ?"
"Toi tu penses ça aussi ?"
...
Faire part de son étonnement face à un "mensonge".
Adopter une posture surprise, voire naïve, sans manifester son agacement :
“ah bon ? ce n’est pas le souvenir que j’en ai ” ;
“c’est ton avis, mais je ne suis pas tout-à-fait d’accord avec toi” ; “
je suis très étonnée d’apprendre cela”,
“je suis surpris que maman/papa t’ai dit ça, c’est son avis, de mon côté...".
Essayer de "valider" le lien que l'enfant a avec les autres adultes.
Montrer à l’enfant qu’on se réjouit du temps qu’il passe ou des activités qu’il partage avec son autre parent et/ou avec ses beaux-parents apaisera les mouvements de rivalité entre parents, ex et beaux-parents.
L’enfant peut parfois ressentir de la culpabilité lorsqu’il éprouve du plaisir à être avec un parent/beau-parent, comme s’il trahissait son autre parent.
Il aura moins de mal à avouer qu’il s’est amusé chez papa et/ou avec sa belle-mère ou chez maman avec son beau-père lorsqu’on lui posera la question et s’autorisera davantage à investir et profiter de ces moments-là.
Donner l'exemple !
Pour que l’enfant comprenne qu’il n’est pas correct de mentir pour se sortir d’une situation, l'idéal est bien évidemment de l'incarner et de lui montrer, même si parfois ça demande du courage et de montrer que le parent n'est pas parfait !
En tant qu’adulte, parent, beau-parent, on est le premier modèle à travers lequel il apprend à se réguler émotionnellement et s’adapter socialement.
L'idée est donc aussi de ne pas demander à un enfant de mentir ou de cacher des choses (et nous savons que dans certaines cituation c'est complexe, n'hésitez pas à demander conseils !).
Oser demander de l'aide si besoin.
Lorsque la communication est rompue et que la situation génère une grande souffrance, proposer un espace neutre et bienveillant, où l’enfant pourra mettre du sens et des mots sur ce qui le pousse à mentir (est-ce la peur ou l’envie de faire souffrir un parent quitté ou qui se sent coupable de la séparation ? peur de décevoir ? peur d’être abandonné ? mauvaise image de lui-même ? peur de ne plus être identifié dans la famille recomposée?.
Il est important d’aider l’enfant à se dégager du conflit de loyauté et toute culpabilité vis à vis de la situation conjugale et des désaccords parentaux, de l’aider à trouver sa place dans la famille et la fratrie recomposée.
Vous pouvez aussi demander de l'aide pour vous, pour vous aider à naviguer dans les eaux parfois bien tumultueuse de la famille recomposée.
Au fait : le parent parfait n’existe pas ! Chaque parent, séparé ou non, fera inévitablement des erreurs et cela sera très utile pour l’enfant, qui apprendra ainsi la tolérance envers lui-même et les autres.
L’enfant a besoin des adultes pour filtrer les informations saines et utiles à son développement.
Il en est de même pour faire la distinction entre la réalité et la fiction.
On peut aider l’enfant à intégrer progressivement la différence entre réel et imaginaire par le jeu ; notamment en lui proposant d’inventer des personnages et des histoires qu’on peut écrire, dessiner, enregistrer, filmer, raconter avec lui.
Il est également conseillé de prêter une grande attention aux programmes audiovisuels auxquels est exposé l’enfant. On sous-estime grandement l’impact des jeux vidéos, films, chansons, clips, vidéos auxquels l’enfant peut être quotidiennement exposé.
Lorsque les images sont trop violentes pour le psychisme, elles font parfois irruption de façon fracassante dans la construction de l’imaginaire et du rapport à la réalité.
Dans un contexte familial où la violence verbale et/ou physique a pu être présente ou l’est toujours, les images violentes peuvent réactiver les angoisses massives de destruction, de séparation, d’abandon et de mort.
Leur imaginaire peut alors se confondre avec la réalité et ils peuvent ainsi réellement croire à ce qu’ils racontent, ou à minima en douter !
Dans une famille recomposée, face à un mensonge grave d'un enfant, l'harmonie et la compréhension mutuelle demeurent essentielles.
Il est important d'assurer que tous les enfants de la fratrie se sentent écoutés et non négligés dans ce contexte délicat.
Encouragez chaque enfant à exprimer ses sentiments et ses pensées concernant la situation, dans un espace sécurisé et respectueux.
L'accent doit être mis sur la compréhension des émotions de chacun et sur le renforcement des liens familiaux, plutôt que sur le blâme ou le jugement.
Cette démarche vise à consolider la confiance et à assurer que chaque membre de la fratrie se sente valorisé et soutenu, malgré les difficultés rencontrées.
En conclusion
La famille recomposée est une réalité de plus en plus courante aujourd'hui, mais elle peut parfois poser des défis particuliers.
L'un de ces défis concerne le mensonge chez l'enfant, qui peut être exacerbé dans ce contexte, avoir des enjeux et des conséquences dramatiques.
Nous l’avons vue dans la première partie de cet article les tensions et les conflits entre les différents membres de la famille recomposée peuvent inciter l'enfant à mentir pour protéger ses intérêts ou ses relations avec
les différentes personnes impliquées.
Cependant, le mensonge peut avoir des conséquences importantes et néfastes pour tous les membres de la famille recomposée.
Le parent, le beau-parent, le couple, l'ex, l'enfant qui ment et les enfants nés de la recomposition familiale peuvent tous être affectés de manière différente.
Le parent peut se sentir frustré et impuissant face au mensonge de son enfant, surtout s'il perçoit ce mensonge comme une attaque personnelle
ou une preuve de désobéissance.
Le beau-parent peut également se sentir blessé ou trahi par le mensonge de l'enfant, et peut craindre que cela ne compromette sa relation avec lui, avec le conjoint… Dans certaine situation l’insécurité est très grande, le beau-parent se retrouve terrorisé par les conséquences que pourraient avoir certains mensonges.
Le couple peut être affecté par le mensonge en tant que source de tension supplémentaire dans leur relation déjà complexe.
L'ex-conjoint peut se sentir utilisé ou manipulé par le mensonge de l'enfant, il/elle peut avoir peur de confier l’enfant à son autre parent, dans certaines situations, la parole de l’enfant devient un enjeu et un outil d’attaque entre les parents.
Les enfants nés de la recomposition familiale peuvent également être affectés par le mensonge de leur frère ou de leur soeur, lorsqu’ils sont impliqués dans le mensonge, mais aussi lorsqu’ils se retrouvent face aux conflits entre les adultes, les tensions, les peurs de chacuns.
Enfin, l'enfant qui ment peut en subir des conséquences négatives. Le mensonge peut altérer sa perception de la réalité et de la vérité, et compromettre sa capacité à établir des relations de confiance à l'avenir. Le mensonge peut également causer du stress et de l'anxiété chez l'enfant, qui peut craindre d'être découvert ou rejeté s'il avoue la vérité. L’enfant peut finir par s’enfermer dans ce mensonge, ne sachant plus comment en sortir. Il se retrouve aussi au centre de conflits...
Il est donc essentiel de comprendre le mensonge chez l’enfant et de l’accompagner pour aider tous les membres de la famille à mieux communiquer et à construire des relations de confiance durables.
Dans le contexte spécifique des familles recomposées, le mensonge chez l’enfant est un sujet parfois sensible, douloureux, souffrant.
Les enjeux multiples, les dynamiques familiales complexes et les diverses attentes des membres de la famille amplifient la difficulté de cette situation.
Le mensonge fait partie intégrante du développement de l’enfant, mais dans le cadre des familles recomposées, ces comportements sont sources d’enjeux et de complexité qui dépassent parfois les différents acteurs qui gravitent autour de l’enfant, nécessitant une attention et un accompagnement particulier.
Il est fondamental d'ouvrir un espace de dialogue sincère avec l'enfant, pour l’aider à comprendre l'impact de ses paroles et de ses actions, sans le faire se sentir jugé ou accablé. Comprendre la cause du mensonge est essentiel, plutôt que de blâmer celui-ci qui n’est souvent qu’un symptôme d’une cause plus profonde.
S’attaquer au mensonge sans en comprendre la cause, c’est donner du doliprane à l’enfant sans soigner sa fracture ouverte.
Un soutien empathique et une compréhension profonde sont essentiels pour accompagner l'enfant dans son cheminement vers la confiance en soi et la croissance personnelle.
Mais cela ne peut aller sans que l’adulte , ou les adultes ne prennent soin d’eux, du couple et de chaque membre de la famille, cela nous semble être indispensable pour avoir les ressources émotionnelles nécessaires face à ces situations complexes.
L'écoute active, le respect des besoins et des émotions de chacun favoriseront une approche plus équilibrée et bienveillante des défis rencontrés, permettant à la famille recomposée de s'épanouir dans l'amour et le respect mutuel.
En mettant l’accent sur la communication, la compréhension, l’auto-empathie et l'empathie, les familles recomposées peuvent accueillir et accompagner au mieux les situations de mensonge, offrant à tous l'opportunité de s'exprimer, d’être entendus et de grandir ensemble en harmonie.
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Sarah,
Spécialiste de la famille recomposée,
© La douceur des herissons – accompagnement familial pour belles-mères en difficulté / familles recomposées
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